Lettre Ouverte à Pierre Rabhi et Réponse de Pierre Rabhi en personne.

Chers tous, Nous, Navajo France, sommes surpris du contenu de l’article du journaliste Jean-Baptiste Malet sur le « Business Rabhi » paru dans le Monde diplomatique. Derrière tout cela se cache un problème ! Le rôle du journaliste consiste à recueillir des informations, à les écrire, les publier sous forme d’articles, de reportages et non de faire de son sujet une polémique nourrie de propos moralistes.

L ‘homme public, le pionnier, le révolté contre l’ordre social de ce temps, le poète Pierre Rabhi, âgé de 80 ans, continue de sillonner les routes et les médias pour émettre sa vision face au monde de demain. Parfois peu rassurante, elle reste néanmoins réaliste. Cet homme debout, ouvre le dialogue sur, « la terre ne ment pas ». Ses outils de réflexions et d’actions sont ceux de la résistance et plus ceux de l’information. Résister aux enjeux qui concernent la vie des générations futures c’est se limiter sur le temps d’écoute d’investigateurs qui tentent de détruire les noms de ceux qui œuvrent pour la vie. « Je fais ma part » fait partie du dictionnaire quotidien d’un grand nombre de personnes !

Pierre ne ment pas ! Il est notre ami. Il est aussi Parrain de l’#AssociationNavajoFrance. L’association a permis à de nombreux jeunes français de découvrir les spécificités de la culture Diné à l’occasion de parcours d’échanges d’été et à des Diné de découvrir la France. L’équipe du Fonds de Dotation Pierre Rabhi, nous aide à introduire en Terre Diné les méthodes d’agroécologie. Un premier échange accordé a permis à deux agroécologistes expérimentés de se rendre sur place trois semaines pour une mission d’audit et de conseil.

Le Fonds et Pierre ont également soutenu le documentaire Navajo Songline réalisé par Lorenza Garcia et Vienne Bruno. Un road movie qui emmène à la croisée d’une double réalité, celle de la tradition, celle de la face obscure faite d’une surexploitation des ressources, d’une lutte pour la reconnaissance et la survie. (Sortie salle 2019, Hévadis Films).

Nous avons des questions qui concernent la planète. Il existe des personnes qui ont des réponses. Pierre Rabhi et beaucoup d’autres personnes sont l’espoir d’un monde où la solidarité, la coopération, l’amour de la nature, des animaux, la « Sobriété Heureuse » digne, triompheront de l’emprise dogmatique de quelques-uns sur tous.

 

LA REPONSE DE PIERRE RABHI EN PERSONNE :

Chers amis,

J’étais à des années lumières de penser qu’un jour je serai victime de dénigrement par des médias. Non pas que je sois irréprochable (bien entendu, et je l’ai toujours dit, je suis aussi parfois rattrapé par mes propres contradictions ; qui ne l’est pas ?) mais parce que, en mon âme et conscience, j’ai voué mon existence depuis plus de cinquante ans, à participer à une évolution positive de l’histoire de l’Humanité. Cela s’est traduit par une posture morale et intellectuelle mais aussi par des actions concrètes en faveur de la vie et des populations laissées pour compte sur notre planète, comme par exemple, celle que j’ai consignée dans l’ouvrage « L’offrande au Crépuscule » primé en 1989 par le Ministère de l’Agriculture.

Je suis conscient qu’en étant devenu un « homme public », je suis exposé à ce que mes propos soient discutés, remis en question voire déformés, cela est logique, normal voire salutaire. Néanmoins, les attaques ou les doutes émis sur le sérieux et la probité des structures que j’ai créées ou sur ma propre intégrité ne sont pas acceptables. Les structures bénéficient du soutien du grand public et font preuve d’un engagement sans faille. La transparence financière y est de rigueur, tout comme le contrôle des comptes par des cabinets d’expertise indépendants. Pour ma part – dois-je le redire ?- je n’ai accumulé aucune fortune et l’essentiel de mes revenus sert à assurer le quotidien de ma famille, de plusieurs proches ou amis.

Aussi, j’affirme, avec toute ma sincérité, que ce que je précise ici est avant tout suscité par le souci de défendre ce qui a toujours motivé mon engagement pour la terre et l’humanisme et pas seulement pour défendre mon humble personne, sensible et blessée. Je retrouve, grâce à la bienveillance de tous, la sérénité nécessaire à la poursuite de mon chemin d’engagement.
Je laisse les amis répondre plus largement aux critiques, notamment Bernard Chevilliat, président du Fonds de Dotation, qui a toute ma confiance.
Avec toute mon amitié.

 

Réponse de Bernard Chevillat – Président du Fond de Dotation Pierre Rabhi :

https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Beaucoup-bruit-rien-defense-chiffree-factuelle-Pierre-Rabhi-2018-09-27-1200972009