Édito ANF Janvier 2007

Une terre en forme d'Indiens d'Amérique

Les nombreux débats, échanges et dialogues pour la protection du territoire Navajo servent non plus une cause mais un savoir universel. Des points de rencontres, des nouvelles ressources économiques et réseaux de communication font que leur action propose un avenir qui nous concerne.
La Nation Navajo fait valoir ses opinions et intérêts sur un plan international, plus vaste que le territoire des Etats-Unis. Depuis toujours, une de ses fonctions fédératrices est de défendre et protéger la Terre.

Des pieds et des terres sacrés

La délégation Navajo, représentée par ses 10 membres et l'Association Navajo-France ont pu participer pour la deuxième fois au Festival de la Fondation des Peuples des Déserts du Monde qui se tenait au mois de décembre 2006 à Alger, capitale de l'Algérie, sur ce continent Africain où est situé le plus grand désert du monde, le Sahara.

Outre l'Algérie qui était l'organisatrice avec l'Italie de cet événement, nous étions tous là : des Aborigènes d'Australie, des Mongols de Gobi, des Egyptiens du Sinaï, des Indiens Navajo d'Arizona, des Maures et Touaregs du Sahara. Durant deux semaines, un véritable mosaïne haut en couleur a pu ainsi défiler dans le labyrinthe du pays d'Algérie. Une diversité de peuples, de cultures et de civilisations, représentait ainsi les déserts d'Afrique, d'Asie, d'Amérique et d'Australie.

Parcours et fondation

En clôture de la conférence internationale sur la désertification du 22 décembre 2006, l'Algérie propose que la décennie 2010-2020 soit consacrée, par les Nations Unies au désert et à la lutte contre la désertification. Elle confirme l'annonce officielle faite par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani.

L'allocution de clôture du président de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika affirme l'impératif besoin international de politiques de soutien pour pérenniser l'action de lutte contre la désertification. Ce discours reçoit l'unanimité des ministres arabes de l'Environnement et des représentants des 25 pays de la communauté internationale présents à Alger.

"Nous allons présenter à l'Assemblée générale de l'ONU cette proposition", propose le Président d'Algérie. Il ajoute qu'en dix ans "les hommes, les moyens, les capacités et les expertises permettent de pérenniser et sanctuariser très fortement la question de désertification".

Quelques 200 experts représentés par les différents pays réunis ont proposé à leur tour des changements de politique pour endiguer la désertification qui menace 2 milliards de personnes vivant dans les zones arides. Ils ont proposé, de rechercher des options innovantes pour garantir les ressources humaines, financières, technologiques et institutionnelles. Moyens qui permettent de relever le défi de la désertification.

Pour arrêter la désertification, des intervenants appellent à une plus grande mobilisation, notamment sur le plan financier. À cet effet, deux protocoles d'accord ont été signés : le premier signé par le ministre et un panel d'experts représentant les institutions internationales et ayant pris part à la conférence, le deuxième par les Instituts des zones arides de Tunis et Pékin, et l'université des Nations unies de Tokyo.

Pour M. Rahmani, de nouveaux types de conflits apparaissent autour des ressources naturelles. Les déserts constituent un enjeu où nos sociétés sont devant un défi de durabilité. Celui du fondement de toute politique et du devenir de l'humanité". Pour lui, 2006 a été "l'année d'une forte prise de conscience".

Il semble que la réussite de cette entreprise de lutte contre la désertification nécessite l'engagement de la société tout entière. Les représentants du PNUD, du PNUE, de la Fondation de l'Environnement Mondial (FEM), de l'Agence Canadienne pour le Développement et la Coopération internationale, la Convention des Nations pour la lutte contre la désertification, le Centre Arabe, l'Observatoire du Sahara - Sahel étaient présents à la conférence d'Alger.

Le grain du sable

Notre rencontre avec Le Président d'Algérie, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, a été un des points officiels et un nouvel élément clef pour ce qui est de la participation de la Nation Navajo, voire des autres tribus amérindiennes, aux futures manifestations internationales qui se tiendront ces prochaines années.
Les mots du Président ont été les suivants : "La Nation Navajo ne doit se marginaliser de toutes les nouvelles conférences internationales en faveur de la protection du patrimoine mondial".

Ce festival est témoin de la présence de chacun des membres de la Nation Navajo qui restera ancrée dans la mémoire de tous les organisateurs et participants.

Elle s'inscrit comme un engagement précieux pour tous ceux qui croient et soutiennent l'Esprit Indien ou sont simplement conscients que la Terre reste nourricière pour tout être humain. C'est en cela que je tiens à remercier tous ceux qui y ont généreusement participé.

La préservation des cultures et des traditions, tout comme la protection des sites naturels du monde en tant que patrimoine universel restent des thématiques d'actualité porteuse de nouveaux défis. Cela touche de près ce que le présent nous dit. Le peuple du désert d'Arizona continue quant à lui à ouvrir ses portes sur un monde où hommes, femmes et enfants se tiennent toujours debout.

Bonne et Heureuse Année 2007 à tous !

Lorenza Garcia,
Fondatrice